PHYTOTHÉRAPIE EN MÉDECINE VÉTÉRINAIRE DES ANIMAUX DE COMPAGNIE

PUBLIÉ DANS LA REVUE DE PHYTOTHÉRAPIE EUROPÉENNE EN DÉC. 2009.

 

Depuis une dizaine d’années, la phytothérapie en médecine vétérinaire s’est considérablement développée, aussi bien pour les animaux de compagnie qu’à la campagne pour les animaux de rente (label Bio).
Plusieurs laboratoires commercialisent des médicaments à base de plantes, tant pour les maladies aigues que les maladies chroniques mais pas pour les maladies de terrain.


Cependant, certains vétérinaires effectuent des prescriptions personnalisées, souvent associées à l’ homéopathie et à l’oligothérapie.
L’ observation de l’ animal montre que ce dernier se soigne souvent avec des plantes quand il est malade. Par exemple, le chat mange de l’ herbe (chiendent) pour se faire vomir et évacuer les boules de poil formées à la suite du léchage de son corps.
Faute d‘herbe, le chat d’ appartement s’intoxique en avalant des plantes d’ intérieur (Dieffenbachia, Muguet…).


De même, autrefois, les chevaux de corbillard s’empoisonnaient en avalant des baies d’if d’arbres plantés à proximité des cimetières.
L’homme a toujours essayé de se soigner ainsi que ses animaux domestiques par les plantes.


Caton l’ancien (234-149 av. JC) dans DE AGRICULTURA consacre 8 chapitres aux maladies des bovins, dans lesquels vingt cinq «médicaments» d’origine végétale sont préconisés dont le poireau, l’ail, le thym, la mélisse, la vigne, le laurier, la fève…


Au début du siècle dernier, les paysans soignaient encore leurs animaux avec des plantes :
-Décoction d’aulne, en application locale sur le corps de l’animal, pour éloigner les mouches et taons (80g de feuilles par litre d’eau).
-Frictions de la cage thoracique ou la partie douloureuse avec des feuilles fraîches d’aulne, pour soigner les douleurs rhumatismales ou les affections pulmonaires.
-Fenouil sauvage et feuilles de pissenlit contre les coliques du cheval.

Puis, l’avènement de la chimie a fait disparaître ces remèdes ancestraux.


Depuis quelques années, avec le label BIO à forte valeur ajoutée, les agriculteurs reviennent aux médecines naturelles.
Nos animaux de compagnie souffrent souvent des mêmes maux que leurs maîtres. Cette similitude peut, peut-être, s’expliquer par le même mode de vie.
Bref, eczémas, affections digestives, respiratoires, arthroses…, sont la grande activité des vétérinaires urbains !


Voici, quelques affections courantes qui répondent aux médecines douces :

L’eczéma et la dermatite atopique :
En dehors de la pullicose, due aux puces, très fréquentes chez les carnivores, et mal admise par le maître (« mon chien n’a pas de puces ! ») ainsi que les erreurs alimentaires (« il mange comme moi ») et les neuro-dermatoses (maître stressé, chien stressé), il existe des maladies de terrain notamment la dermatite atopique.


Cette affection, congénitale, touche 10 % de la population canine, principalement les races à robe claire (Bichons, Westies, Caniches blancs, Jack russel, St bernard, Montagne des Pyrénées, Golden retriever…).


Une étude américaine récente indique que cette affection est plus fréquente dans les portées de chien dont la mère est nourrie avec une alimentation industrielle durant sa gestation.


Chez les canidés, la manifestation de l’ atopie est principalement cutanée alors que chez les félins, elle est respiratoire (asthme).


Dans l’ atopie du chien, on observe 4 points de sortie essentiels :
Prurit des lèvres, léchage des extrémités des pattes, otites chroniques, irritations des grands plis (ars, aine, périnée) associés également à une conjonctivite bilatérale chronique. Sans traitement, l’affection évolue en excoriations, surinfections, hyperpigmentation, lichenification…


Dans le traitement, il est recommandé d’apporter toujours du manganèse, oligoélément anti allergique universel et modificateur du terrain. Il a été observé chez l’homme que les organismes atopiques assimilaient mal le manganèse. Il en est probablement de même chez les carnivores.
Il peut être associé au soufre pour son action dépurative et au cuivre en cas de surinfection cutanée.


En plus de ces oligoéléments essentiels, il faut drainer les émonctoires (foie, reins, intestins…) par des plantes pour permettre l’élimination des toxines (complexes Ag-Ac), par exemple en prenant de la bardane (Arctium lappa), la pensée sauvage (Viola tricolor), le chardon-marie (Sibybum marianum)…


Ces plantes, prescrites en T.M à la dose d’ une goutte par Kg de poids.
Il est bon aussi d’apporter des acides gras insaturés pour renforcer les défenses cutanées : Onagre (Oenothera biennis), Bourrache (Borago off.), huiles de poisson fort appréciées par le chat !


Les probiotiques sont aussi utiles. En tapissant la paroi intestinale, ils limitent l’absorption intestinale des toxines alimentaires. D’ailleurs, un fabricant de croquettes en ajoute à son aliment et en associant du curcuma (CURCUMA LONGA) qui est un antioxydant et un hépatoproctecteur. Il va de soi qu’ il faut donner une alimentation hypoallergique et surtout éviter le bœuf, responsable de 10 % des allergies alimentaires.


Pour l’asthme du chat, il répond très bien à poumon-histaminum 9ch associé au manganèse (pyrolusite DH8).
D’une manière générale, le chat réagit très bien aux traitements homéopathiques, ainsi que les N.A.C (lapins, oiseaux…).


L’ ARTHROSE :
La médicalisation poussée des animaux de compagnie génère des animaux de plus en plus vieux. La vie sédentaire et le manque d’ exercice aggravent cette affection. L’arthrose est due à une dégénérescence des articulations associée à une sclérose des tissus et tendons. Les organes les plus riches en tissus conjonctifs et en tissus élastiques sont également les plus riches en silicium (artères, tendons, peau, articulations). La teneur en silicium diminue considérablement avec l’ âge et cet appauvrissement est la cause principale du phénomène de vieillissement des tissus. Le silicium s’oppose à la sclérose des tissus élastiques en intervenant sur les radicaux libres très oxydatifs. Le calcium a besoin de silicium, en s’associant avec la vitamine C, pour fabriquer le collagène qui rend nos tissus flexibles et souples. Son administration permet une récupération d’ une bonne mobilité et une régression de la douleur.


Il procure une reminéralisation des zones décalcifiées. On peut l’associer au manganèse (modificateur de terrain), au soufre (propriétés oxydoréductrices et détoxifiantes) et au cuivre (anti-inflammatoire et anti-infectieux).
On trouve le silicium dans les plantes poussant sur les terrains siliceux (prêle, ortie, bambou…).


Le bambou (BAMBUSA BAMBOS) est indiqué dans les affections vertébrales (dorsalgies canines). La prêle (EQUISETUM ARVENSE) est aussi indiquée dans la consolidation de fracture.


A côté de ces plantes soignant le terrain, il peut être associé d’autres plantes riches en dérivés salicylés :
La reine des prés (SPIREA ULMERIA)
Le saule blanc (SALIX ALBA)


Quant à la griffe du diable (HARPOPHYTUM PROCUMBENS), très utilisée chez l’homme, elle peut occasionner diarrhée et vomissement. Aussi, il est conseillé de la donner au cours du repas. A éviter chez le chat.


Les bourgeons de cassis (RIBES NIGRUM MG 1D), par leur action anti-inflammatoire peuvent être aussi prescrits.


Les plantes en T.M ou en 1D sont à donner à raison d’une goutte par Kg. et par jour.
Les affections de l’appareil urinaire :
Elles sont fréquentes chez les animaux de compagnie. Par leur nature de carnivore, les chiens et les chats ont un rein fragile et développent très souvent des affections urinaires, voire une insuffisance rénale.


La pyélonéphrite :
Fréquente chez le chien, souvent diagnostiquée par échographie. Hélas, souvent il faut recourir aux antibiotiques (quinolones). Cependant, on peut associer des plantes comme la busserole (ARCTOSTAPHYLOS UVA-URSI) qui possède des propriétés antibactériennes.

L’insuffisance rénale :
En vieillissant, les carnivores développent très souvent une insuffisance rénale. Elle se traduit dans premier temps par de la polydypsie, puis par des vomissements associés à une dégradation de l’état général .


La piloselle (HERACIUM PILLOSELLA) est une plante remarquable dans le traitement de cette affection. On peut la prescrire à raison d’ une goutte par Kg, toutes les heures dans les formes aigues pour débloquer la fonction rénale et 3 fois par jour en chronique. Le thé de Java (ORTHOSIPHON) et le lespedeza (LESPEDEZA CAPITATA) donnent aussi de bons résultats. Un régime alimentaire stricte est à observer : supprimer viande rouge et abats.


La cystite du chat :
Particulièrement fréquente chez le chat mâle castré, en raison souvent d’une mauvaise alimentation (croquettes premier prix), une vie moins active et surtout par le fait que le chat est un animal qui boit peu, même en cas d’insuffisance rénale. Pareira brava 4CH est une bonne indication.


Très vite, la cystite, (souvent sans germe) dégénère en la formation rapide de calculs urinaires. Il s’agit souvent de struvites (calculs de phosphates ammoniacaux magnésiens) se développant dans une urine basique. Il faut donc acidifier les urines en mélangeant à la nourriture quelques gouttes de citron, pamplemousse, vinaigre selon les goûts du chat…Un traitement homéopathique peut être entrepris pour éviter les récidives (granules de calcarea carbonica 9CH, calcarea phosphorica 9CH, Ammonium phosphiricum 4CH).


Les affections de prostate :
Elles sont fréquentes chez le chien. 50% des chiens de plus de 7 ans en souffrent. L’adénome est très fréquent ; les cancers rares.
le chien répond bien au traitement avec des T.M du palmier de Floride (SABAL CERRULATA) prescrit durant plusieurs mois. L’alternative est la castration !


LA CANCÉROLOGIE :

Les tumeurs sont très fréquentes chez les carnivores domestiques et les Nac.
Cette publication se limitera à 2 pathologies importantes : Les tumeurs mammaires chez la chienne et le fibrosarcome cutané du chat. Malheureusement, les vétérinaires n’ont pas toujours accès aux anticancéreux humains réservés à l’usage hospitalier d’où le grand secours de la phytothérapie et d’autres thérapies comme la lithothérapie.
La lithothérapie déchélatrice semble intéressante dans le traitement de ces affections malignes.


C’est dans les années 1970 que 2 médecins, les docteurs TETAU et BERGERET
jetèrent les bases de cette thérapeutique originale, en utilisant des dilutions
dynamisées de roches brutes et de minéraux, prélevées dans leur environnement. La dilution utilisée est la huitaine décimale halmanienne (limite du pondéral et l’énergétique).


L’effet de déchélation (captation des toxines) rend bio-disponible les « éléments-traces »nécessaires aux métabolismes et au bon fonctionnement de l’organisme.
Comme pour les plantes, la totalité de la roche est plus efficace que le principe seul.Ici encore, le tout n’est égal à la somme des parties.

La posologie retenue est d’une goutte par Kg de poids et si possible à jeun.


Les tumeurs mammaires chez la chienne :
Une chienne sur deux développe en vieillissant après l’âge de 8 ans des tumeurs
aux mamelles, notamment celles sujettes au lactations « nerveuses ».
Prêt de 60% sont malignes. Une opération rapide est la première indication.
La lithothérapie sera entreprise, une semaine avant l’opération, car il semblerait que cela limiterait la dissémination des cellules malignes durant l’opération et poursuivie durant 6 mois avec des contrôles réguliers.


LA pierre est utilisée la MONAZITE (DH8) légèrement radioactive et provenant du Brésil.
Elle peut être associée au GALENE (DH8) riche en plomb et QUARTZ (DH8) immunostimulant. Sur d’autres animaux des injections de VISCUM ALBUM MALI, fermenté on été pratiquées à doses croissantes, tous les 3 jours puis une fois par semaine durant 6mois. Quelques effets secondaires transitoires(abattement, perte d’appétit, vomissements) sont apparues en début de traitement.


Dans la grande majorité des cas les animaux traités ont survécu beaucoup plus longtemps que les autres, Tout dépend aussi de la nature du cancer !


Le fibrosarcome du chat :
Cette affection tumorale survient souvent à la suite d’ injections de produits
irritants pour le derme. Elle est souvent localisée dans la région inter scapulaire, lieu d’injection des produits. Les injectables huileux et les vaccins riches en adjuvants de l’immunité ont été accusés, mais rien n’a été prouvé, tout au moins par les laboratoires concernés…


Une chirurgie la plus large possible doit être entreprise rapidement. Malheureusement, cette affection récidive très rapidement au même endroit dans 80% des cas. Les métastases sont rares.


La MONAZITE est prescrite dès le lendemain de l’opération et durant 6 mois.
On peut l’associer à une prescription homéopathique de VISCUM ALBUM 9CH
et d’ARN-ADN 9CH et à du SELENIUM grainons si le chat est coopérant et le maître motivé… Le taux de récidive tombe alors à 20% Bien sûr, il reste aussi la possibilité d’amener l’animal au Centre de radiothérapie de Maisons-Alfort et de lui implanter un fil d’Iridium en postopératoire qui est retiré au bout de quelques jours.


CONCLUSION :
La médecine vétérinaire, après avoir délaissé « les médecines naturelles » au profit de traitements chimiques, parfois agressifs pour le « vivant » et non sans effets secondaires revient à des traitements plus « doux », en harmonie avec la nature…


BIBLIOGRAPHIE :
La dermatite atopique : il faut soigner le terrain. La Dêpêche vétérinaire N° 1035 S. Arnaud
L’ arthrose, le vieillissement, le silicium, les plantes de terrain. La dépêche vétérinaire N° 1045 S. Arnaud.
La phytothérapie européenne N° 39-48-51.
L’ animal miroir de l’ homme. O. Grandrie (Edit. Quitessence)
La médecine douce des animaux. G. Lippert (Col. Resurgence)
Les plantes médicinales. M. Rombi (Ed. Alpen)
Santé pratique des animaux(Ed;Happypress)
Les médecines naturelles au service des animaux de compagnie. J. Peker (Ed. Actes sud).
Les cahiers de biothérapie N° 118. Homéopathie vétérinaire .(Ed. Similia)
Dictionnaire d’ homéopathie pour nos animaux de compagnie. P. de Wailly (ed. du Rocher)
Thérapeutique homéopathique vétérinaire. M.N Issautier (Ed. Boiron)
Oligo-éléments et oligothérapie. C. Binet.(Ed. dangles)
Plantes médicinales. J. Fleurentin (Ed. Ouest-France)
Rajeunir nos tissus avec les bourgeons. M. Tetau (Ed. tredaniel)
La rhinite allergique F. Hibou (Revue Weleda N° 127)
Nouvelles cliniques de litho thérapie déchélatrice. M.Tetau et D.Scimeca
(Ed. Similia)

 

Source : arnaudveto.blogspot.fr