3 - Impacte psychologique sur une population

I - INTERVIEW (CAMBODGE) :

Dans le cadre de notre troisième partie, nous avons interviewé une biologiste d'une ONG (Organisation Non Gouvernementale) qui travaille au Cambodge et qui mesure l'impact de la phytothérapie sur une population.


Lexique de l'interview :

Krou : Terme désignant les guérisseurs au Cambodge.

Palu : Abréviation du terme paludisme: maladie présente en Asie de l'est.

Effet placebo : Un placebo est une mesure thérapeutique d'efficacité intrinsèque nulle ou faible, sans rapport logique avec la maladie, mais agissant, si le sujet pense recevoir un traitement actif, par un mécanisme psychologique ou psycho-physiologique

L'essentiel de l'interview :

La médecine traditionnelle est très importante pour la population Cambodgiène, en effet pour un Cambodgien, il est plus sûr de se faire soigner par un Krou ( voir lexique )* que d'aller à l'hôpital. 

Or, cette médecine non conventionnelle n'est pas reconnue et peut occasionner des dangers sur les personnes malades. La confiance de la population auprès de ces Krous engendre un fort effet placebo.

Cependant ces guérisseurs possèdent une connaissance accrue des plantes et obtiennent des résultats positifs. D'ailleurs ils utilisent des plantes "sacrées" contenant les souches biochimiques de nos médicaments actuels.

Conclusion :

La phytothérapie, malgré des effets vérifiables, repose en grande partie sur l'effet placebo et sur les croyances ancestrales du peuple Cambodgien.


II - INTERVIEW (FRANCE) :

Interview : Biochimiste des laboratoires FABRE


1) Pouvez-vous nous dire en quoi consiste votre travail ?

Je suis biochimiste pour les laboratoires Fabre, mon travail consiste à extraire les molécules de plantes pouvant avoir un aspect utile à la fabrication d'un médicament pour combattre une maladie ou une infection donnée.

 

2) La phytothérapie est-elle bien implantée dans les mœurs françaises ?

Ma réponse sera nuancée, oui il y a en France une confiance dans la phytothérapie moderne mais une certaine méfiance quand aux remèdes "de grand-mère" auquel elle est souvent associée.

 

3) La phytothérapie est-elle aussi efficace que les médicaments industriels ?

Pour les pathologies mineures oui, cependant son efficacité sur la plupart des virus et des maladies graves n'est pas prouvée.

 

4) L'effet placebo représente t-il une part importante du taux de réussite de la phytothérapie ?

Cela est difficile à mesurer, comme je l'ai dit précédemment la phytothérapie est utilisée la plupart du temps sur des pathologies mineures il est donc difficile d'évaluer la place que tient le placebo dans la réussite de cette médecine naturelle.

 

5) Cet effet est-il plus important sur des populations où les croyances ancestrales prônent l'usage de la phytothérapie ?

Oui car sur des populations du tiers monde où l'enseignement est réservé aux riches, les populations majoritairement pauvres ont tendance à suivre les valeurs et les coutumes ancestrales prônant la médecine par les plantes même pour les maladies graves comme le Sida.

 

6) La phytothérapie évolue t-elle encore de nos jours ?

Oui elle évolue sans cesse et de plus en plus depuis quelques années (depuis l'engouement écologique) car elle représente pour la population occidentale une solution alternative aux médicaments industriels auxquels elle fait de moins en moins confiance.

 

7) Les médicaments anciens à base de plantes ont-ils leur place dans la phytothérapie moderne ?

Oui bien sur et ils constituent pour certains la base même de la phytothérapie.

 

Conclusion

En conclusion, nous pouvons voir que la phytothérapie est une médecine évolutive qui est complémentaire de la médecine conventionnelle. Cependant, il faut prendre en compte l'effet placebo qui est particulièrement présent dans les pays sous développés où les croyances ancestrales sont fortes contrairement à notre mode de vie occidental.

III - DOCUMENTS :

Voici l'analyse faite par le journal "l'Express" de la phytothérapie :

 

Un bilan mitigé :

D'après Nick Beeching, docteur en médecine de l'université royale de Liverpool, "il n'y a pas de preuves objectives que la phytothérapie a un effet sur ces infections (VIH, tuberculose, grippe, paludisme et diarrhée infantile)". Il pense par ailleurs "qu'il est irresponsable pour un travailleur de la santé de promouvoir l'utilisation de la phytothérapie à la place du traitement éprouvé pour une maladie parfois mortelle". Nick Beeching précise par ailleurs que '"lorsque l'homéopathie est utilisée à la place de traitements efficaces, des vies sont perdues."

Pourtant, dans le livre "traité de l'homéopathie" (il est utile de rappeler que l'homéopathie est une forme de phytothérapie), Catherine Gaucher (présidente fondatrice D'homéopathie Sans frontières) et Jean-marie Chabanne (généraliste homéopathe) prétendent le contraire. Partis en Afrique, ces médecins homéopathes affirment n'avoir pas contracté le paludisme grâce à un traitement homéopathique.

De même, Santémédecine conseille la prise de médicaments homéopathiques (Influenzinum et Oscillococcinum) contre la grippe sous forme de vaccin quelques semaines avant le début de l'épidémie. Le Conseil supérieur d'hygiène publique de France a pourtant mis en garde contre l'utilisation de "pseudo-vaccins homéopathiques contre la grippe".

 

Des médicaments "à peine" plus important qu'un "placebo"

Le secrétaire de l'Académie nationale de médecine, Jacques-Louis Binet, conteste le fait que la phytothérapie soit une "médecine véritable". Il explique que "jusqu'ici aucune publication n'a sérieusement démontré cette efficacité" bien qu'elle "y semble plus importante que celle du placebo, mais à peine".

 

Les laboratoires Boiron, leader mondial de l'homéopathie, attendent les réactions définitives de l'OMS avant de s'exprimer sur le sujet. Cependant, ils précisent que "pleins d'hôpitaux en France utilisent des médicaments homéopathiques pour accompagner les traitements des malades" notamment pour "soigner leurs effets secondaires".

 

CONCLUSION PERSONNELLE

 

Notre travail montre que la phytothérapie suscite de nombreux débats avec pour principaux thèmes : effets positifs ou toxicité des plantes, véritables bienfaits ou effet placebo... Les premiers sondages réalisés tendent à montrer que cette médecine alternative attire de plus en plus de personnes et est enclin à continuer son développement avec le retour aux produits naturels, renforcé par les récents scandales des médicaments dits conventionnels qui ont effrayé l'opinion publique.

 

Suite à nos expériences et nos recherches, nous pouvons conclure que la phytothérapie a un réel impact biologique grâce aux principes actifs des plantes bien que l'effet placebo tienne une place importante dans la réussite de celle-ci. On constate par ailleurs que la phytothérapie a un impact psychologique plus fort dans les pays où les croyances ancestrales sont favorisés par rapport à la médecine conventionnelle occidentale.

 

Source : tpe-phytotherapie-lavande.sitew.fr

 

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